L’USM 2

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Notre ami Jacques Musset nous a apporté ce témoignage sur l'allocation dite "USM2"(1) et qui ne concerne que les ex-prêtres diocésains (2) (NDLR-Les deux notes qui suivent ce billet, rendent compte du sigle et de son histoire)

"Ce dont je me souviens, c'est qu’en 1999 nous étions allés voir l'évêque d'alors qui était responsable au sein de l'épiscopat des questions de l'assurance vieillesse des prêtres. C'était l'archevêque de Rouen, Mgr Duval. Et nous lui avions rappelé que les anciens prêtres n'étaient pas traités de la même manière que leurs confrères demeurés dans la prêtrise au niveau de ce que ceux-ci percevaient pour leur retraite. Il avait décidé ses confrères évêques de donner aux "partis" un complément de retraite en lien avec les trimestres passés dans la prêtrise. Ce qui a été supprimé par son successeur , l'ancien évêque de Luçon qui avait convaincu ses confrères que l'octroi pour tout le monde de ce complément avait été une grande erreur.
D'un traitement de justice plutôt satisfaisant , on a abouti quelques années plus tard à un traitement de "charité" pour ceux dont les revenus de couples étaient au-dessous d'un certain minimum. Et nous en sommes toujours là."

Effectivement, depuis 2012, un courrier de l'Union Saint Martin rappelle chaque année que pour être éligible à cette allocation, l'ex-diocésain ne doit pas dépasser un plafond de ressources annuelles situé, en 2025, à 1834 € mensuels s'il est seul, et à 2932 € s'il est en couple.

Une carrière ecclésiastique de 25 ans pour moi, comme les disponibilités prises par ma femme pour élever nos enfants, ne nous font pas "rouler sur l'or": nous avons donc le bonheur de recevoir de l'USM l'équivalent de 300 € par mois, qui viennent s'ajouter aux quelque 530 € de ma retraite Cavimac. Ils nous aident effectivement à vivre, comme tous ceux qui ne disposant pas d'un patrimoine familial, doivent payer leur loyer.

Nous recevons donc "en charité", comme le rappelle Jacques, ce qui est dû "en justice" aux citoyens ordinaires. Mais si ma femme a le mauvais goût de me survivre, elle ne touchera plus cet "USM2" dont le montant tient compte pourtant de ses propres ressources... Pas question d'une quelconque réversion...

Ce n'est là qu'une illustration supplémentaire de l'obstination mise par les institutions catholiques à échapper à la loi commune...

Jean Desfonds, 2/06/2025

i Derrière ce sigle une institution : l’Union Saint Martin est à découvrir sur l'unionsaintmartin.fr Elle est une « association de moyens » comptant une trentaine de salariés, au service de diverses institutions de l’Église de France pour en assurer les travaux administratifs, sous tutelles à la fois de la Conférence des évêques de France, et de la Corref. A la même adresse, se trouvent la Fondation du Clergé, la Corref
ii Sur la transformation de l’USM1 en USM2 c'est-à-dire d’une mesure de justice à une allocation de charité, voir la réaction de Jean Droillard qui vient de nous quitter le 30 mai 2025 aprc.asso.fr -09/bul_056.pdf