De 2004-2008 Coprésidence

Plutôt que de revenir sur la chronologie et le détail de cette période fertile, tels qu'on peut les trouver en consultant les bulletins qui les ont fidèlement consignés, nous préférons un survol général dégageant les grandes lignes de force, entrevues avec plus de netteté dès lors qu'on a « levé le nez du guidon » !

Souvent, au cours de ces années, nous nous sommes dit : « Comme nos fondateurs avaient raison ! ». Les germes de toutes les actions que nous avons entreprises étaient en effet présents dès le départ de l'association, ce qui a maintes fois conforté notre sentiment de ne faire rien de plus que de mettre en œuvre leurs intuitions ou de prolonger l'élan qu'ils avaient donné.

Quelques mots-clés nous permettront de mieux cerner les contours de ces 4 années d'APRC :

Femme :
Une femme à la tête de la coprésidence, d'autres au CA... Ceux qui auraient ignoré que le terme de « potiches » ne définit pas la vraie féminité ont été servis : un vent de fermeté douce, d'exigence, de réalisme, d'endurance, a soufflé sur l'APRC, et par voie de conséquence, sur ses interlocuteurs !

Préjudice :
Des outils ont été élaborés pour estimer exactement le préjudice qu'un AMC subit au moment de sa retraite. On évite les jérémiades. On prend la calculette. On compare avec une carrière au SMIC (c'est bien le moins !) et on peut dire sans contorsions inutiles : vous me devez telle somme ! Nombreux sont ceux et celles qui, s'étant livré à cet exercice et ayant effectué une démarche en direction de leurs anciens responsables religieux ou diocésains, se sont ainsi libérés d'un poids de mauvaise conscience ou d'une sujétion malsaine perdurant au-delà des changements de cap qui ont marqué nos histoires personnelles.

Liberté :
Face à la stratégie de nos interlocuteurs ecclésiastiques consistant à nous « balader » au fil des années avec des promesses aussi généreuses (apparemment) que vagues, nous avons mis la question sur la place publique par une action médiatisée à Lourdes, lors de l'Assemblée Générale des évêques, et par une ouverture systématique de nos rencontres associatives et de nos luttes aux journaux, radios et télés, chaque fois que nous en avions l'occasion, sans souci de préserver ceux qui se sont trop longtemps moqués de nous.

Droit :
Avec rigueur, aidés par des juristes, les uns bénévoles, les autres appointés (grâce à un effort de solidarité remarquable des adhérents et de donateurs spécialement sollicités dans ce but), nous avons exploré les voies d'accès à la justice et les changements à exiger des pouvoirs publics. Des textes précis et fondés en droit ont été mis au point, à l'usage des décideurs de la nation. Des juristes faisant autorité ont étudié la cause que nous défendons et proposé des solutions nouvelles via des colloques et des publications dans des revues spécialisées...

Démarches :
Armés de ces outils, et accompagnés par ceux avec qui nous les avions mis au point, nous avons multiplié les démarches (rencontres directes et courriers) : ministère des Affaires Sociales, ministère de l'Intérieur, Présidence de la République, Halde, Direction de la Sécurité Sociale, Cavimac, ARRCO (pour la retraite complémentaire)...Grâce à de nombreux adhérents de base, nous avons également sensibilisé à notre cause et aux solutions possibles les représentants de la nation (députés, sénateurs...).

Actions en justice :
Nous avons conseillé techniquement, soutenu et encouragé tous ceux qui étaient déterminés à « aller en justice », que ce soit au Tribunal de Grande Instance ou au Tribunal de Affaires de Sécurité Sociale, créant ainsi une pression utile, voire indispensable, pour faire prendre au sérieux nos démarches collectives. Des victoires significatives - même non définitives - ont été obtenues.

Adhérents :
Toute cette activité a révélé et suscité une solidarité concrète chez nombre de gens qui ne sont pas AMC, mais seulement passionnés de justice et convaincus de la légitimité de notre cause (juristes, comité de soutien à l'occasion d'un procès, amis d'AMC...) et dont nos AG successives ont envisagé l'adhésion comme membres à part entière. Nous n'avons pu mener à terme la révision des statuts nécessaire pour concrétiser ces voeux.

Toile :
Un gros travail a été mené à bien pour la gestion informatique du fichier des adhérents, pour l'envoi du bulletin par Internet et pour la mise à jour et transformation de notre site Internet, nouant ainsi une relation quasi permanente entre « la base », le conseil d'administration et la coprésidence, et étendant notre réseau au-delà de l'Hexagone : nombre d'AMC « étrangers » sont ainsi sortis de leur isolement.

Germes :
Ainsi nous sommes-nous inscrits dans une histoire qui n'a pas commencé et ne s'arrête pas avec nous. Comme nos prédécesseurs, nous avons semé. Comme eux, nous avons l'espoir que le travail de fond réalisé prendra prochainement la forme d'un statut correct et définitif pour nos retraites, sans qu'il soit besoin d'attendre encore 30 ans !

Avec confiance, nous avons passé le relais.

Jean Desfonds