Parce que tout n’était pas négatif
Ce soir du 21 décembre 2021, j'ai reçu le numéro 88 d'"Agir Retraites", le numéro du mois de décembre.
J'y ai trouvé en page 14 une citation sur laquelle je voudrais rebondir ici, car elle dit mieux que je n'aurais su le faire ce que je ressens depuis longtemps :
"Il est vivement souhaitable que tous à l'APRC sachions accueillir la parole de ceux qui, dans les institutions cultuelles (communautés nouvelles ou anciennes), ont fait une longue et profonde expérience spirituelle qui les a façonnés. Ils souffrent d'autant plus d'avoir à engager contre leur ancienne appartenance une action en justice, que leur expérience y a été féconde. Tout ne se résume pas à l'aspect plus ou moins sectaire d'une institution, même s'il existe aussi".
Oui, il y a le chemin spirituel, tout ce que l'on a reçu au cours d'une appartenance souvent longue, tout ce que l'on a aimé dans cette communauté, ce qui nous a fait entrer, tenir, ...
Il y a aussi la vie fraternelle, les amitiés tissées par des années de vie commune, la connaissance que l'on a des personnes, l'empathie que l'on éprouve pour elles.
Eh oui, une action en justice, dans ce contexte, peut être très douloureuse.
L'action à l'encontre de la Cavimac - c'est-à-dire juste une caisse de retraite - l'action à l'encontre de la Cavimac est neutre en elle-même, tout à fait neutre tant qu'elle n'implique pas directement la communauté dont on est sorti.
D'ailleurs, certaines communautés préfèrent régulariser en catastrophe ce qui doit l'être, plutôt que d'être impliquées dans une action en justice, et c'est aussi bien pour tout le monde. Elles agissent ainsi parce qu'une telle situation dépasse totalement les personnes qui s'en occupent, pour des raisons de mentalité, de modes de pensée et de fonctionnement séculaires ... pour des raisons d'amitié peut-être aussi certaines fois ...
Si les choses se passent de cette façon (et je sais que ce n'est pas toujours le cas), si les choses se passent de cette façon, l'action à l'encontre de la Cavimac restera neutre et totalement bénéfique, peut-être même pour la communauté qui pourra y trouver matière à réflexion ...
Et puis, il y a les recours que l'on pourra faire auprès de services d'Église.
Et là, seront présents, non seulement l'amitié toujours vivante pour ceux que l'on a connus, mais aussi le lien à l'Église, non moins vivant au fond du cœur. Ce lien n'a pas grand' chose à voir avec les relations qui peuvent exister avec une administration quelconque (une caisse de retraite, par exemple ... ; voire un commerce ou une banque ...).
Si l'on a recours à un service d'Église, comment ne pas y être totalement sincère, totalement transparent, totalement confiant ?
Comment imaginer s'y présenter dans un autre état d'esprit ?
Et, au fond, désire-t-on vraiment se rapprocher ainsi de ce qui fait mal ? En aura-t-on la force ?
La réponse à cette question appartient à chacun.
Du moins, pour ce qui est de piétiner son cœur ...
L’objectivité est souvent froide, la lucidité encore plus.
Les mouvements du cœur ne sont pas si lucides. Paradoxalement, ils sont souvent plus près de la réalité.
Les mouvements du cœur sont complexes, tout comme la réalité.
Tout à fait ! Ce n’est pas parce que nous avons quitté une communauté que nous cessons de l’aimer, d’aimer ceux et celles que nous y avons connus.
Nous avons connu là de belles choses – et des moins bien, parfois destructrices. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, mais retrouver son propre chemin, regarder le passé avec objectivité.