Sur le front au milieu de l’été 2023
Le 4 août (ça ne s’invente pas !), Joseph a mobilisé 12 adhérents ( ça ne s’invente pas non plus) pour réagir au mémoire produit par l’avocat aux Conseils de la Cavimac devant le Conseil d’État. Maître Gatineau venait de le recevoir et nous demandait nos observations au plus tard le 16 août.
1. L’engagement d’une procédure devant le Conseil d’État
Le 12 décembre 2022, nous avons saisi la section du rapport et des études du Conseil d’État pour demander l’exécution effective de sa décision du 16 novembre 2011. En effet, dans tous les dossiers que nous suivons, nous constatons que la Cavimac continue à opposer les critères qui ont été déclarés illégaux.
Le 6 mars 2023, la section du rapport et des études a adressé une note à la section du contentieux, en indiquant qu’elle « estime nécessaire l’ouverture d’une procédure juridictionnelle ». Elle a en effet constaté que « les dispositions de l’ancien article 1.23 du règlement intérieur des prestations, relatives au culte catholique, ont été maintenues ou insérées dans plusieurs documents ».
Le 16 mars, la section du contentieux a ouvert une procédure juridictionnelle.
Le 12 juin nous avons produit nos observations. Puis, devant l’importance et la complexité de l’action, après accord du CA, nous avons demandé à Me Gatineau de nous représenter. Nous avons aussi demandé à un assuré à qui la Cavimac a opposé les critères déclarés illégaux de se porter intervenant volontaire. Le 4 juillet, Maître Gatineau a produit des observations complémentaires et introduit l’intervention volontaire de l’adhérent.
À noter que le requérant qui avait introduit l’action devant le Conseil d’État en 2010, ainsi que le Ministre de la Santé et de la Prévention, interviennent aussi dans cette procédure.
2. La nécessité d’une réplique à la Cavimac
Devant la section du rapport et des études, la Cavimac avait fait valoir que l’illégalité avait été déclarée pour « incompétence formelle », mais que le Conseil d’État n’avait pas critiqué ses critères qui restaient valides et qui lui étaient « nécessaires pour vérifier l’acquittement effectif des cotisations ».
Devant la section du contentieux, la Cavimac s’est fait représenter par un avocat aux Conseils (celui qui représentait les congrégations religieuses devant la Cour de cassation).
La Cavimac soutient qu’elle s’est conformée à la décision du Conseil d’État en modifiant son règlement intérieur. Elle ajoute que ce sont les cultes qui définissent le “statut cultuel” de leurs membres et qui lui indiquent leurs critères objectifs d’assujettissement, comme le demande son nouveau règlement intérieur. On ne saurait donc lui reprocher que ces critères soient identiques à ceux de l'article 1.23. Ce sont ceux du culte catholique. Par ailleurs, elle modifie radicalement le sens d’un arrêt de la cour d’appel de Rennes, en insinuant que le juge aurait dit que la qualité de membre de congrégation s’acquiert à partir du prononcé des premiers vœux.
Une réplique s’avère nécessaire. En inventant la notion de “statut cultuel”, la Cavimac demande aux cultes de définir les notions de ministre du culte et de membre de congrégation et de collectivité religieuse. Elle contourne ainsi la décision du Conseil d’État. Il suffirait que les collectivités disent à quelle date les intéressés ont reçu des prestations (prise en charge de leurs besoins matériels) en contrepartie d’une activité au service de la religion.
De plus, des assurés viennent de se voir opposer les critères illégaux. Il faut signaler ces nouveaux cas.
3. La réalité d’un travail d’équipe
C’est donc là que le travail d’équipe commence. Un projet est élaboré. Chacun relit, réagit, vérifie, propose des modifications. Le 10 août, le texte semble abouti. Mais un membre de l’équipe le conteste fortement. Il lui paraît trop long. Il va être “sabré” par Me Gatineau avec le risque que des éléments importants ne soient pas retenus.
Effectivement, le document paraît confus ; il doit être amélioré. Il faut oublier les heures de travail et recommencer. Le projet est remanié et réorganisé de fond en comble. Le dimanche 13, Joseph fait part du document qu’il s’apprête à transmettre et sollicite des réactions urgentes : « C’est dimanche, mais je prévois d’envoyer le document lundi en début d’après-midi. (Il faut que je passe à d’autres dossiers qui attendent et la date impérative de Gatineau, c’est le 16 août) ». Le document est approuvé et envoyé.
Le 4 septembre, Maître Gatineau nous communique le projet qu’il s’apprête à déposer. Nous avons la satisfaction de voir qu’il a retenu, de manière précise et synthétique, l’essentiel de nos arguments. Il a écarté ceux qui n’entraient pas dans le cadre de l’action pour exécution ou qui pouvaient être contre-productifs. Il ajoute dans son message : « Je persiste à penser, quoi qu'il en soit, que nous avons parfaitement raison ! ».
Nous espérons donc que le Conseil d’État condamnera la Cavimac à appliquer sa décision.
C’est le travail en équipe qui nous permet d’avancer.
L’équipe en charge du suivi de la procédure devant le Conseil d’État.
Bravo pour ce travail énorme et cette constance depuis des années dans ce combat !
Le respect de la Loi par la Cavimac ne peut être exigé et contrôlé que par l’Etat. persistance de cet ilot de non droit et de confusion de l’Eglise et de l’Etat est malheureusement typique des structures incestuelles, voire inscestueuses.
Les abus sexuels et ces abus de pouvoir de la Cavimac ont une racine identique, malheureusement.
Travail colossal en effet. Je me souviens de mes relectures des quelques dizaines de pages d’un argumentaire très rigoureux du requérant qui a effectué un patient et long travail de recherche. Un résultat qui a été bénéfique à beaucoup de procédures, mais que la CAVIMAC a consciensieusement ignoré, sans argument de droit administratif pour le contrer. f Il est temps que la CAVIMAC et les instances religieuses appliquent la jurisprudence de la République. J’ai confiance en Maître GATINEAU qui a réussi à faire adopter nos demandes par les plus hautes juridictions.
bravo de continuer à vous battre!
moi qui suis très attachée à la laïcité, qui combat l’islamisme politique et en même temps soutient le droit de chaque musulman de pratiquer sa religion, je ne comprends pas que la Camavic,(et donc l’Eglise catholique) puisse et dans la composition de son CA, et dans ses prises de position s’affranchir des lois de la République
Bravo les gars ! Que de difficultés pour combattre le travail de sape de la CAMIVAC !.
Joseph, quelle endurance et persévérance, pour construire cette réplique à la CAVIMAC !
Je suis plein d’espoir pour la réussite de cette démarche. . . Me Gatineau a l’étoffe pour faire résoudre cet entêtement « cavimacal », un gallicisme qui me semble approprié.
chapeau les collègues
Comment vous remercier pour ce travail colossal ? Merci à vous tous.
Amitié
Jean-Louis Dumas
merci pour la qualité de votre engagement à toutes et tous
Oui vraiment merci à Joseph et aux 12 contributeurs pour leur apport à Maître Gatineau. Pour bien suivre cette lourde procédure, le travail fourni est énorme et finira par payer. J’ai confiance.