Brin d’histoire partagé

Après avoir passé 16 ans chez les Filles de Marie Auxiliatrice, dites Sœurs Salésiennes de Don Bosco, en 1977, je prends la décision de revenir à la vie civile. En 1978, j'entends parler de la création d'une association – APRC – qui a pour but de défendre nos droits à une retraite convenable. Tout de suite, il m'a semblé approprié d'adhérer à cette association. Je ne me souviens pas de qui m'en a parlé (cela est loin...) en tout cas à Rennes nous nous réunissions régulièrement. Depuis je suis restée fidèle à l'association. Je ne vais pas revenir sur l'historique, ce n'est pas mon propos, juste partager un point de mon expérience.

De ma demande de « transaction »

C’était avant l'A.G. APRC de Rennes en 2008 : l'APRC chiffrait – sur la base de 85 % du smic– la somme qu'il serait juste de demander à notre ancienne congrégation pour les années passées dans leur institut. L'APRC suggérait une demande de « transaction ». Forte de cet argument, je me suis permise d'envoyer ce montant à cette congrégation. Comme je m'y attendais, je reçus un refus. Mais conseillée, par l’association, j'entamais alors une transaction. Pendant 18 mois, de part et d'autre, nous avons échangé dans une bonne « tenue » de propos... faisant des avancées de chaque côté.

Je vais tenter de résumer... Mes arguments, comme j'étais partie sans indemnisation, étaient :

  • qu’il était juste de rétablir une certaine « justice »

  • que le montant de ma retraite ne me permettait pas vivre décemment.

Il me fut d’abord répondu que je pouvais vendre mon appartement (que, d'ailleurs, je n'avais pas fini de payer) et de me reloger en logement social ! Bien sûr, ne réalisant pas que, vu le montant de mes revenus, je n'y aurais même pas droit... je me retrouverais à la rue... L’objection fut entendue. J'eus alors l'idée de demander le montant de ce qu'il me restait à payer pour devenir propriétaire de l’appartement. Cela correspondait à 50 % du montant calculé au départ des échanges. Et là j'ai été comprise. J'ai donc reçu cette somme quelques semaines plus tard. Évidemment, ça m'a fait du bien, matériellement certes, mais aussi moralement. De la compréhension, de la bonne volonté mise de part et d'autre...

A la Caisse d’entraide de la CORREF

Par mon ancienne congrégation j'avais été informée de la possibilité d'avoir de l'aide de la part de la CORREF, la congrégation versant sa contribution à cette caisse d'entraide. Elle fit même le premier pas, à savoir, informer la CORREF de mon besoin d'aide. Aussi la première somme reçue fut versée avant que je ne demande moi-même... ! ! ! … qui l'eût cru ? ? ?

Il m'est arrivé de faire des demandes lorsque des factures sont « lourdes » pour mon budget. Et depuis quelques années, je fais une demande en décembre pour l'année à venir, une commission se réunit en janvier – février et décide une certaine somme à allouer pour l'année. Mes revenus sont toujours modestes. Donc je reçois, en février-mars, une somme globale pour l'année en cours. Cela est une aide bienvenue. Merci à la CORREF. Et à mon ancienne congrégation qui a su entendre, comprendre et agir en fonction de ma situation. Cela existe donc...

Colette Langlois

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