Dire sa libération

Au cours de l’Assemblée Générale des 21-22 mai, alors que nous parlions de la médiatisation des actions de l’APRC, quelqu’un a dit « Nous avons trahi » … signifiant que notre cause ne pouvait plus être entendue, ne pouvait plus susciter l’adhésion. À un moment de notre vie, nous aurions été des traîtres à notre communauté, à notre famille, à nos engagements. C’est comme si nous n’étions plus dignes de confiance, comme si nous jouions contre notre camp.

Dans le film « Tous nos vœux de bonheur » Christiane explique que le couple a souvent été silencieux au sujet de leur histoire parce que « nous avons trahi !».

Pourtant, une autre approche est possible.

 

Nous avons pris conscience des conditionnements liés à notre enfance, à notre jeunesse. C’est souvent jeunes que nous nous sommes investis en toute sincérité pour un idéal humain et spirituel. Certains se sont engagés très solennellement devant une assemblée, devant une communauté, devant ceux qui avaient l’autorité religieuse.

Au fil du temps, les sacrifices de cette démarche ont pu se révéler comme une aliénation. Les rails que d’autres avaient mis en place étaient devenus notre voie, notre chemin. Les regards que d’autres avaient posés sur nous étaient devenus nos décisions. Docilement, nous avons adopté des vêtements qui n’étaient pas à notre mesure. Nous avons vécu un parcours, une aventure, un rôle pour lesquels nous n’avions plus notre place.

Dans certaines circonstances, l’obéissance est devenue le prétexte à une emprise.

L’engagement pris est devenu castrateur, limitant des potentialités de vie, d’évolution, de progression. Le groupe religieux a même pu prendre des accents sectaires, induisant une séparation des femmes et des hommes de notre temps. La formation donnée, les cours suivis, les conférences proposées soutenaient parfois une présentation très partiale face à la recherche de la vérité.

Alors, cette vie est devenue impossible, inacceptable.

 

Il a fallu sortir de cette fermeture, il a fallu échapper à l’emprise, il a fallu s’arracher à l’aliénation… Ce mouvement est une libération !

Il permet :

  • de vivre simplement son humanité,
  • de porter un regard nouveau sur soi-même,
  • de se lier d’amitié et d’amour,
  • de chercher la vérité dans d’autres voies,
  • d’engager, chacun à sa mesure, des actions.

Ce n’est pas une trahison, c’est un parcours de libération.

 

Alors, plusieurs pistes d’actions s’ouvrent à chacune et chacun

  1. regarder mon passé comme un parcours de libération ;
  2. prendre l’habitude d’exprimer à mes proches cette liberté nouvelle ;
  3. formuler à ceux qui pensent « trahison » que je vis une « libération ».

 

Luc GOURAUD

31/05/2022

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