Demande d’intervention pour un prêtre diocésain
La sollicitation émane d’un prêtre diocésain. Pour lui, notre correspondant raconte : « Je suis allé cet après-midi à l'hôpital de T., saluer un prêtre resté jusqu'ici dans son presbytère, malgré ses 89 ans, et qui y tenait fortement. Nous l'invitions deux ou trois fois par an à manger le dimanche. Il a passé un mois à l'hôpital pour une occlusion intestinale et est sur le point d'entrer en EHPAD, car il ne se sent plus vraiment autonome à cause de sa vue (2/10 d'un côté, 5/10 de l'autre).
Je lui demande s'il a vu un opthalmo; la réponse est non. Je lui demande s'il ne peut pas aller en maison de convalescence ; il dit qu'il n'y tient pas. Je comprends qu'il y a un problème financier. Je lui demande s'il craint d'y être de sa poche. Il me dit que oui. Je lui dis en souriant " je vais être obligé de reprendre du service contre la CAVIMAC ?". Il me dit qu'il ne sait pas comment c'est organisé ; je lui dis qu'à ma connaissance, les prêtres ont une mutuelle complémentaire. Cela n'a pas l'air de le rassurer. Je lui dis : si besoin, l'évêché pourrait assurer le complément ? Il n'en ait pas l'air sûr du tout. Il me fait comprendre en montant son doigt vers le haut, que ça dépend de la hiérarchie.
Connaissant la personne qui ne veut en aucun cas déplaire à la hiérarchie (curé ou évêque), je vais jusqu'à me demander si le fait d'accepter d'aller en EHPAD plutôt que de passer par une maison de rééducation le temps de se remettre complètement, n'est pas dû à un problème financier, ou à une trop grande obéissance.
Je lui ai donc dit que je demanderai à mes amis de l'APRC comment ça fonctionne, il m'a donné son accord, et m'a dit avant de partir " Tu n'oublies pas ? Tu me tiendras au courant ? ".
Répondant à cette demande, j’interviens auprès des services de l’évêché et reçois bientôt la version suivante de l’assistante sociale : « Pour moi, il y a eu un malentendu entre la personne qui vous a écrit et le Père X que j’ai vu hier à l’hôpital. Il m’a fait part de questionnements et considérations personnelles, qui ne se situent pas du tout sur le plan financier. Je lui ai posé la question s’il s’inquiétait du coût et de la prise en charge du centre de convalescence et il m’a répondu que ce n’était pas du tout ça le problème pour lui.
Selon mon expérience du Diocèse, je peux vous assurer qu’aucun prêtre n’a été privé de soins pour des raisons financières, ou alors c’est parce que nous n’avons pas eu connaissance de ses difficultés.
Revisité par notre correspondant le Père X est alors en maison de convalescence totalement rassurée par la prise en charge du service diocésain, ce que confirme mon correspondant : « l’assistance sociale m’a dit au téléphone que le diocèse assurait à tous les prêtres 6 mois de convalescence sans problème ».
Bien des leçons à tirer de cette demande d’intervention… D’abord de la part de tous les prêtres restés en institution… L’institution les assiste… tandis qu’ils restent « assistés », alors que les partis doivent se prendre en main… L’APRC est sollicitée pour intervenir, avec le mauvais rôle de ceux qui ont à « réclamer ». Elle agit et voilà qu’on lui dit : c’est pas du tout ce que le prêtre en question vous a dit… Aucun remerciement de la part de l’intéressé : nous avions tort d’intervenir : le diocèse ou la congrégation étaient toujours là pour eux… . Avec quelle diligence ? Ce peut être une autre histoire déjà rapportée par cette autre situation ; le prêtre de Perpignan, à qui le diocèse voulait reprendre l’assurance vie souscrite au profit de sa fille enfin reconnue. Elle avait dû rester ignorante de son géniteur pour qu’il puisse en « Père » continuer à exercer son « ministère » APRC : prières et legs
Jean Doussal, 1er juillet 2024