Ex-religieuses, les invisibles

Entrée très jeune dans la vie religieuse, Jeany Contion a passé 23 ans dans une communauté nouvelle puis 7 ans dans un monastère cloîtré. En 2019, à l’âge de 52 ans, elle a pris la décision de continuer son chemin dans la vie laïque. Elle raconte les défis auxquels sont confrontées toutes celles qui, comme elle, décident un jour de reprendre leur vie en main après des années de vie consacrée.

Extraits :

Pour les plus de cinquante ans – dont je fais partie – la réinsertion dans la vie laïque peut devenir un vrai parcours du combattant. Pas de visibilité sur le marché du travail, pas d’accompagnement adapté ni en Église, ni par les services sociaux : elles ont vite fait de devenir des « invisibles ». Je peux témoigner combien il est difficile à cet âge-là d’entrer dans les « cases » du système administratif et des aides sociales quand l’absence d’expérience professionnelle reconnue (et donc de droits acquis pour le chômage) vous met de fait dans la catégorie des jeunes travailleurs, alors que par l’âge vous êtes déjà « senior » donc pénalisée sur le marché de l’emploi. Par ailleurs le statut de « célibataire sans enfant » rend ardue l’obtention des aides sociales, notamment en matière de logement, tandis que l’âge ferme la porte à des financements de formations ou aux formations en alternance.

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Je voudrais exposer plus spécialement la situation de consacrées sortant de communautés dites « nouvelles » ou de communautés anciennes type monastères. Il semble en effet que les femmes issues de communautés actives, à l’instar des religieux masculins, se réinsèrent relativement bien dans une vie laïque. Ceux-ci ont en général acquis des diplômes en philosophie et/ou théologie qui leur permettent, en sortant, d’enseigner. Ils ont pu également apprendre un métier au monastère, exercer des responsabilités commerciales, artisanales ou de gestion. Celles-là ont souvent acquis une expérience professionnelle et des diplômes monnayables dans le monde du travail, avec parfois des cotisations retraites de salarié et/ou des droits au chômage (par exemple pour celles qui œuvrent comme infirmières, assistantes sociales, etc.). De plus, leur vie active ne les a pas complètement coupées du monde extérieur.

Il n’en va pas de même pour les femmes qui sortent de monastères ou de communautés nouvelles, surtout après la quarantaine. 

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Aujourd’hui, ni les communautés, ni l’institution ecclésiale, n’ont la capacité d’apporter ce genre de soutien. Pourtant cela est prévu dans les notes canoniques de la Corref de 2013, que pas grand-monde ne connaît… Car oui, je vous le demande, à quel interlocuteur faut-il s’adresser pour les faire appliquer ? Sans compter qu’il ne s’agit que de préconisations, celles-ci ne s’imposent pas aux communautés. ... /...

Agir alors, mais comment ? On aimerait inviter la CEF et la Corref à prendre leurs responsabilités. Je suggérerais ici quelques pistes.

 

Lire la totalité de l'article sur le Site du Comité de la jupe : ici

 

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